Partir un jour sans retour, pour s’ouvrir à une nouvelle ville, et mettre les voiles pour une vie meilleure. Beaucoup d’entreprises (surtout de la Région parisienne ou des grandes métropoles françaises) en ont rêvé ou en rêve pour de multiples raisons. Dans les faits, quels sont les avantages à la clé et comment ça se passe au juste ?
De nouveaux horizons gagnants
Pour pousser les entreprises à s’épanouir dans un environnement plus adapté et plus calme, plusieurs facteurs sont déterminants…
La dimension financière
En premier lieu, on retrouve la dimension financière. Les coûts de structure ne cessent d’augmenter et peuvent limiter les investissements à court, moyen et long terme. Des solutions de délocalisation ont été mises en place par les Conseils Régionaux qui ont bien compris cette donne et rivalisent d’idées pour attirer les entrepreneurs en proposant des aides. Dans les Hauts-de-France, l’exonération de charges sociales selon certains critères est de 25% pour chaque nouvelle embauche.
D’autres éléments peuvent entrer le ligne de compte : accompagnement par les Chambres de Commerce et d’Industrie, aides à l’installation et programme Welcome de la part de la Banque Publique d’Investissement Bpifrance, diminution de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) en fonction de la localisation d’une entreprise, programme de coaching « la start-up est dans le pré », label French Tech valorisant l’écosystème entrepreneurial de 13 métropoles… De plus, en région, les loyers sont moins importants que dans des agglomérations à forte densité de population à l’instar de la Région Parisienne, où le marché de l’immobilier d’entreprises atteint des sommets. Des économies non négligeables !
Une pression concurrentielle moins forte
En second lieu, les start-ups sont moins anonymes en région où la compétition est moins dense qu’à Paris. En occupant le devant de la scène, elles sont plus identifiées, valorisées par les acteurs locaux qui les choient. Pour les salariés, c’est aussi l’opportunité de renforcer leur sentiment d’appartenance et leur fierté. Une façon de les fidéliser, tout en proposant des arguments forts pour les convaincre de bouger. Les entreprises peuvent aussi intégrer un pôle de compétences lié à leur secteur d’activité. Connue pour expertise en matière aéronautique, Toulouse a vu se regrouper naturellement des start-ups du domaine, profitant au passage de la dynamique insufflée par Airbus Group, l’un des leaders du secteur aérospatial mondial.
En troisième lieu, le bien-être au travail… qui est devenu un enjeu stratégique. En effet, selon une étude Apicil et Mozart Consulting, le mal-être au travail coûterait plus de 12 000€ par an par salarié. En offrant un cadre de vie plus agréable, des conditions de logement plus acceptables, un temps de transport réduit (en moyenne deux fois inférieur à l’Île-de-France), les start-ups peuvent recruter plus facilement. Le salarié peut plus facilement déconnecter, privilégier d’activité en dehors de son temps de travail et trouver un équilibre entre vie privée et vie professionnelle (lire aussi « Habiter plus près pour mieux travailler« ). Les régions ont cette capacité à éliminer les sources de stress.
Mettre les voiles, ils l’ont fait !
Avec les différents confinements et la crise sanitaire, certaines entreprises ont fait le choix de prendre les chemins de traverse, direction la nature ! Le grand classique, c’est de quitter Paris pour les régions.
L’agence de communication Aire, installée à La Plaine Saint-Denis, a pris la décision de déménager pour La Rochelle. Une ville que la majorité des équipes connaissait. Au final, tous les collaborateurs sont enchantés : moins de fatigue et plus de bien-être avec à la clé une meilleure qualité de vie.
Même topo, pour la filiale française de la marque italienne Imperial Fashion qui pris ses quartiers à Marseille, délaissant Aubervilliers (Région parisienne). En plaçant son nouveau siège social et son centre logistique dans la cité phocéenne, elle fait d’une pierre deux coups, en se rapprochant de l’Italie où est situé la maison mère. D’un coup plus de 45 collaborateurs et leurs familles ont posé leurs bagages !
Pour la société Energo, qui transforme les gaz polluants en gaz de ville, exit paris, bonjour Lille. C’est la situation de la ville nordiste, au cœur du centre névralgique européen et le cadre de vie offert aux salariés qui a incité le directeur général de la start-up à faire ce choix stratégique en y installant ses locaux.
D’autres start-ups se déploient en mode inter-régions. Après avoir déménagé à Aix-en-Provence, la pépite EdTech LiveMentor qui propose de multiples formations, couvrant de nombreuses étapes clefs dans la vie d’un entrepreneur, a ouvert une antenne à Vannes, tout en continuant à recruter de nouveaux collaborateurs dans la ville du Sud de la France ! Au final, plus de 20 collaborateurs ont rejoint les rangs des deux entités.
Bouger en région, c’est simple comme bonjour
En France, les idées reçues sont tenaces : partir vers un nouveau territoire n’est pas une mince affaire. Et pourtant, la réalité est bien différente. Prenons l’exemple de la ville de Montpellier qui abrite un incubateur ultra-performant, le BIC (Business and Innovation Centre), créé il y a 25 ans. Cette entité a même été reconnue, excusez du peu, comme l’une des meilleures au monde par l’instance référence américaine, le (National Business Incubation Association). Elle accompagne les start-ups qui représente l’avenir de la métropole occitanienne dans toutes ces démarches, notamment la recherche de financements privés.
Dans les faits, les chiffres sont implacables. Sur les 500 start-ups lancées, le taux de pérennité est de 88% !
Montpellier n’est pas un cas à part, puisque les autres régions s’inscrivent dans cette même dynamique. Les collectivités territoriales se mobilisent activement, via des agences de développement économiques, des incubateurs liés à des écoles et des universités. La French Tech œuvre aussi dans ce sens en créant un écosystème unique qui réunit des startups, des investisseurs, des décideurs et des community builders.